La sécession d’un État africain postcolonial: une éventualité très peu probable
Le 28 janvier 2018, les médias internationaux ont annoncé l’extradition vers le Cameroun de leaders sécessionnistes de la rébellion anglophone. Cette information est confirmée 24 heures plus tard par le le gouvernement.
Depuis plusieurs décennies, une frange de la population anglophone du Cameroun milite pour la division du Cameroun en deux États suivant la barrière linguistique: un État francophone (la République du Cameroun), et un État anglophone (la République d’Ambazonie).
Pour légitime que les revendications sécessionnistes puissent paraitre, elles posent un sérieux problème du point de vue du droit international public. En effet, il porte atteinte au principe de « uti possidetis juris », principe selon lequel tout État nouvellement indépendant ou bien les belligérants d’un conflit conservent leurs possessions pour l’avenir ou à la fin dudit conflit, « nonobstant les conditions d’un traité ».
Ce principe a une fois encore été rappelé par la Cour internationale de justice dans l’arrêt Burkina Faso Vs. République du Mali qui le définit ainsi : « Le principe de l’intangibilité des frontières vise avant tout à assurer le respect des limites territoriales d’un État au moment de son indépendance. Si ces limites n’étaient que des limites entre divisions administratives relevant initialement de la même souveraineté, l’application du principe uti possidetis emporte leur transposition en frontières internationales proprement dites ».(Cour internationale de justice, Recueils, 1986, p. 566 et suivant).
Il est donc surprenant de constater qu’en 2018, des leaders politiques envisagent la sécession d’un État africain indépendant. Une telle option relève tout simplement d’une mauvaise lecture de l’histoire politique de l’Afrique.
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